Aurélie ou Pélagie ! Voilà ici de très beaux prénoms féminins ! Mais de qui s'agit-il ? Deux soeurs ? deux cousines ?
Eh bien, des cousines certainement !.....mais des cousines de la famille des méduses, connues par les scientifiques, sous les noms de Aurelia Aurita et Pelagia Nocticula.
Si Aurélie ne nous perturbe pas sur nos côtes méditerranéennes, car elle est plus en phase avec les milieux océaniques et les estuaires, Pélagie, elle, est bien connue des baigneurs imprudents du printemps et début de l'été.
Ces deux types de méduses sont des cnidaires. C'est à dire des animaux marins urticant. Toutes deux peuvent atteindre des dimensions allant de 10 à 45 cm de diamêtre pour leur ombrelle et sont pourvues d'harpons microscopiques chargés de toxines irritantes par simple contact.
Gabriel Gorsky, célèbre biologiste marin, a développé des observations poussées sur l'évolution des méduses de méditerranée. Ces animaux se situent avant tout, en pleine mer, regroupées en colonies (bancs). Leur prolifération est liée au réchauffement des mers ce qui explique, pour ces dernières années, leur apparition printanière sur les plages de la Côte d'Azur, avec le retentissement touristique que cela engendre.
En effet les méduses se laissent dériver sur les courants chauds et par ce phénomène, rejoignent les surfaces, les hauts fonds et les plages. Il en est de même quand les vents dominants ramènent les flux du large vers les côtes.
Les méduses sont utiles à l'équilibre marin, car elle se nourrissent de planctons. La chaine alimentaire est complète quand on sait que les dauphins raffolent de méduses pour leurs repas. Seulement lorsque l'on observe la forme circulaire d'une méduse, son déplacement particulièrement lent et ses couleurs transparentes allant du rose tendre au violine et du blanc au turquoise, les pauvres dauphins se font leurrer par les sacs en plastique dérivant dans la mer. Ils les gobent et en meurent.
Ceux qui ont connu un jour, la brûlure irritante d'une méduse se rappellent très bien des douleurs et oedèmes développés. Il ne suffit pas de toucher ou être touché par une méduse pour être atteint. Le venin peut dériver aux abords de la bête ou ses harpons microscopiques se coller à votre peau, parce qu'une méduse, au large, a été déchiquetée dans les hélices d'un moteur de bateau.
Ce qu'il faut faire ou ne pas faire ? Se frotter avec du sable. Certains diront que cette pratique a pour effet de nettoyer la peau des harpons plantés en sa surface avant diffusion du venin de manière à éviter les oedèmes. D'autres vous diront que ce geste provoque tout son contraire. D'autres encore vous expliqueront qu'il faut tout de suite passer une source chaude sur l'endroit urtiqué (flamme de briquet) pour calmer les douleurs. En effet le venin des méduses est thermolabile: il s'estompe avec une source de chaleur. Les médecins et pharmaciens vous indiqueront un lavage de la brûlure avec du vinaigre ou une eau bicarbonatée et vous conseilleront de vous enduire d'une pommade analgésique. Dans tous les cas vous serez sevrés de baignade !
Alors, selon vos destinations de vacances, méfiez vous d'Aurélie ou de Pélagie! renseignez vous auprès des surveillants de plages, des offices de tourisme et consultez les annonces avant de risquer une attaque en règle. Sachez encore que les spécialistes s'attachent à développer un drapeau officiel signalant leur présence aux baigneurs....Il suffit de trouver la bonne couleur ! Le blanc semble avoir le succès de la majorité, ainsi nous rejoindrions l'espagne qui arbore déjà ce type d'annonce sur ses plages.